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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 16:49

Aujourd'hui, j'ai fait un tour de blogs incroyable.

Aujourd'hui, j'ai beaucoup pleuré.

 

J'ai pleuré pour certaines d'entre vous qui souffrent : à cause de leur corps, à cause de leur couple, à cause de toutes ces complications dont certains ne comprennent même pas le sens ;

 

J'ai pleuré à la lecture de rêves et de fantasmes, parce qu'ils sont les mêmes que les miens ;

 

J'ai pleuré à la lecture de peurs, de doutes : est-ce que je veux être mère, ou avoir un enfant, ou avoir une famille? Mais qui se pose autant de questions ?

 

J'ai pleuré parce que j'ai constaté à la fois ma chance (je n'arrête pas de me dire que j'ai de la "chance" quand je lis certains de vos parcours ; de me dire qu'à côté de beaucoup de femmes je suis aussi impertinente qu'une Super Connasse quand je me plains)  ; et ma "malchance" (il y a aussi tant d'enfants à rencontrer ici, cet enfant qui me fait tellement attendre...)

 

J'ai pleuré parce que j'ai tellement, tellement envie d'écrire mon nom ailleurs que dans des salles d'attente, tellement envie de faire partie des futures mamans de la bande...J'ai pleuré parce que j'ai imaginé un test de grossesse en photo sur cette page...

 

J'ai pleuré parce que sur un blog j'ai lu "100 cycles d'attente" et que j'ai imaginé mon futur ; mais aussi parce que parmi nous certaines commencent le voyage et que je me suis revue il y a trois ans...

 

Aujourd'hui, ici, la vie est tellement dense...

 

(Article classé dans "mes lectures" : mes lectures de Vous).

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 15:08

Vous vous souvenez de La bibliothèque du Chantier ? J'avais découvert, dans les caisses de livres hérités de Mamamy, la collection Pagnol au complet. Pas mon genre a priori.

Mais, parfois, il me prend des "périodes" (période policier ; période surréaliste, période engagée, période amerloque...).

Je me suis donc fait une période "Bon vieux réalisme du terroir". Après les Souvenirs d'enfance de ce cher Marcel, je me suis lancée dans son théâtre. J'en avais de vagues souvenirs de films en noir et blanc devant lesquels mes parents pleuraient toutes les larmes de leurs corps...

Et bien j'ai compris, et je vous fais une dédicace, toute spéciale pour les PMettes, les IAdettes, les futures Mamans du Monde desquelles je me sens de plus en plus proche.

 

 

Petit rappel pour celles qui ne connaissent pas :

 

Dans Marius (premier volet), Panisse, un veuf tout frais, se met en tête d'épouser Fanny, jolie poissonnière de Marseille dont l'éventaire jouxte le café de César et de son fils Marius.

La belle hésite, et confie un jour que ses doutes viennent de son amour pour Marius, qui devient son amant.

C'est tout beau, tout joli, mais Marius est un vrai de vrai Mec à Emmerdes qui rêve de bateaux et de voyages. (Bon, moi, c'est plus souvent des Mecs à Emmerdes qui rêvent de devenir des stars du rock, mais l'identification peut commencer).

 

Fanny, elle est quand même balèze et pas un peu, parce qu'elle comprend que la passion de son mec le suivra toute sa vie si elle ne le laisse pas partir. Et hop, joli sacrifice : elle lui fait croire que non, finalement il a pas assez de thunes et qu'elle voudrait bien se tirer avec le vieux Panisse. Et elle crève de douleur pendant que ce bête Marius prend le large.

 

raimuandpierrefresnay.jpg

 

Dans Fanny, deuxième volet qui vient de me transpercer le coeur, la belle se découvre enceinte de son marin et le gentil Panisse, malgré le déshonneur (on est en 1920 à Marseille), accepte de l'épouser et de reconnaître l'enfant (fils qu'il n'a jamais eu, son couple précédent étant stérile).

 

Je vous livre les deux extraits qui viennent de me vider de mon eau.

 

Le témoignage de Panisse (faut l'imaginer, son accent marseillais à couper au couteau, ses cheveux gris, tout ça...) :

 

"... Ma Pauvre Fanny, impossible de faire un enfant. Je ne te dirai aps tous les docteurs qu'on a vus, toutes les sources minérales, tous les cierges, toutes les gymnastiques suédoises, tous les pèlerinages... Mais voilà la vérité : pendant longtemps nous avions eu peur d'avoir un petit ; et puis quand nous l'avons voulu, nous ne l'avons pas eu : nous avions dégouté le Bon Dieu. Alors une véritable folie m'a pris : la folie des enfants. Depuis ce moment-là, chaque fois que j'ai vu, dans la rue, un grand couillon avec son panama qui pousse une voiture, tu ne peux pas t'imaginer comme j'ai été jaloux. J'aurais voulu être à sa place, avoir ses gestes bêtes et son air ridicule..."

 

 

 

Plus tard... "Planté dans la famille"

Quand Marius rentre de voyage, il se rend chez M et Mme Panisse et, devant son père (brute épaisse et tendre : César) tente de reprendre femme et enfant.

 

MARIUS

Quand on est le père de quelqu'un, c'est pour toujours!

 

CESAR

Quand il est né, il pesait 4 kilos... 4 kilos de la chair de sa mère. Mais aujourd'hui, il pèse 9 kilos, et tu sais ce que c'est, ces 5 kilos de plus ? Ces 5 kilos de plus, c'est 5 kilos d'amour. Et pourtant c'est léger l'amour! C'est une chose qui vous environne, qui vous enveloppe, mais c'est mince et bleu comme une fumée de cigarette... Et il en faut pour faire 5 kilos... Moi, j'en ai donné ma part, elle aussi. Mais celui qui a donné le plus (il montre la porte par laquelle Panisse est sorti), c'est lui. Et toi, qu'est-ce que tu lui as donné ?

 

MARIUS

La vie.

 

CESAR

Oui, la vie. Les chiens aussi donnent la vie. Les taureaux aussi donnent la vie à leurs petits. Et d'ailleurs cet enfant, tu ne le voulais pas. Ce que tu voulais, c'était ton plaisir. La vie, ne dis pas que tu la lui as donnée. Il te l'a prise, c'est pas pareil.

 

MARIUS

Comment, toi aussi ? Mais nom de Dieu, qui c'est le père ? Celui qui a donné la vie ou celui qui a payé les biberons ?

 

CESAR

Le père c'est celui qui aime.

 

FANNY

Tu étais le père d'un petit batard dont la naissance était un désastre pour la famille. Le père d'un enfant sans nom, porté par une pauvre fille dans la honte et le désespoir... un enfant de dispensaire. Où est-il cet enfant ? Il n'existe plus, ce n'est pas le mien.

Le mien il est né dans un grand lit de toile fine, entre la grand mère et les tantes. Il y avait deux armoires pleines de langes et de robes, et de lainages tricotés par les cousines de Martigues, et les tantes de Vaison et la marraine de Mazargues. Et mon beau-frère de Cassis, il est venu tout exprès pour entendre le premier cri. Et de Marseille jusqu'en Arles, partout où vivent les parents de mon mari, il y avait une grande joie dans trente maisons, parce que dans le lit de maître Panisse, un tout peit enfant venait de naître.

Va, Marius, tu as les dents pointues, mais n'essaie pas de mordre la pierre. Cet enfant, tu ne l'auras pas. Il est planté en haut d'une famille comme une croix sur un clocher.

 

 

 

(Et M'Dame PMA, du haut de ses Z'études littéraires, pleure et pleure et pleure... Et se dit que c'est encore un signe de Mamamy, qui aurait sûrement compris...)

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