Un article pour mon clébard, ma bête à bon dieu, ma "maudite bête" comme je l'appelle en riant quand il perd ses poils partout...
Un gros mot est tombé sur nos têtes aujourd'hui : sarcome.
J'attends l'Indien qui pleurait au téléphone en pleurant devant mon écran...
J'suis pas vraiment une vieille à chien mais j'avais envie de vous raconter mon coup de foudre pour lui... Alors je vous remets ci-dessous ce qui m'était venu quand on s'était rencontrés, lui et moi.
Depuis, il y a eu la rencontre avec l'Indien, et notre Jazz qui nous sert de tampon en cas d'engueulades ; de motiveur à balades en cas de blues ; celui à qui en riant on a réservé une place sur le faire-part de notre Adèle... Parce qu'avec sa grande gueule et ses grands besoins et son grand Amour, souvent il nous a fait prendre l'air pendant la PMA, et on se disait que souvent il nous ferait prendre l'air... à 4...
Voilà "mon truc en poils"... Le texte n'est pas vieux : 4 ans. Putain, 4 ans, t'es trop jeune pour faire le vide mon Grand...
Mon truc en poils
Il y a peu, un matin comme ça, surprise, j'ai reçu un chien. Cadeau de Valérie.
Un chien, normalement, ça pue. Ca bouffe mes pompes préférées et ça pisse sur les Z de ma bibliothèque rangée avec soin. C'est dépendant. Ca chie sur les trottoirs et, pour une fille en sandales, ça ne porte pas bonheur.
Mais je suis bien élevée, je dis merci pour les cadeaux surtout quand c'est ma faute parce que j'ai pas arrêté de regarder les cockers en vitrine. J'ai bien pensé à le mettre sur la cheminée uniquement quand Valérie viendrait, mais finalement je me suis dit que j'allais quand même essayer.
Je me suis donc laissée embarquer à la SPA. J'ai poliment souri à un Husky beige gigantesque (qui finira par pisser sur la bibliothèque de Valérie. Je le sais). J'ai caressé un tas de bâtards. Je suis passée devant une interminable série de dinosaures. J'ai vérifié une bonne vingtaine de fiches de petits roquets à l'air sympa quand même. Juste pour voir s'ils tiendraient sur la cheminée.
Et puis j'ai décidé de faire demi-tour. D'aller à la Fnac recevoir le dernier Beigbeder en faisant un sourire, un vrai cette fois. Restait à visiter le couloir 400, mais je sentais bien qu'on allait sortir la queue entre les jambes. Je préparais les arguments et la monnaie pour offrir une Kriek à Valérie qui allait être drôlement déçue. C'est vrai, elle avait préparé son coup, c'était vraiment une super idée le chien.
Et là, devant la 402, pour la première fois depuis longtemps, je me suis fait draguer correctement. Pas de conneries sur mes yeux bleus. Rôdé, le dragueur. Distant. Genre « j'ai pas vraiment besoin de toi ». « Je suis bien seul ». Et si tu veux, tu peux me caresser le cou. Mais je te lècherai pas partout.
Alors j'ai joué ma distante aussi. Je suis sortie fumer ma clope, l'air de rien, avec ma copine qui voyait bien que je continuais à lorgner sur cette cage trop petite pour un Dieu. J'ai bafouillé des commentaires gentils sur son Husky. J'ai fait celle qui ne parle pas de Lui.
Comme elle voulait voir le CV de sa grande bête des neiges – elle craquera - j'ai demandé l'air de rien si le beau berger tout seul était du type fidèle. En fait, il était du type parfait. Fraîchement largué par des salauds.
Quand je suis retournée le voir, il m'a même reconnue. On a passé un petit moment ensemble, juste le temps de me prouver qu'il boufferait pas les chats de mes copines et qu'il me regarderait avec ces yeux-là toute sa vie. Et comme une conne, j'ai senti que je m'apprêtais à m'occuper d'autre chose que moi et que ça me paraissait une bonne idée.
On est sortis de cet enfer, on a fait un tour en ville, je l'ai présenté à tous mes potes et il fait l'unanimité. D'ailleurs, finalement, même si il fout un peu le bordel eux aussi. Ils fument mes clopes et lui il les mange. Il soliloque pas quand je me réveille. Il me trouve belle tout le temps. Il monte la garde sur mes cuites, mes déprimes, et il se marre avec moi.
Et puis, Jazz a un avantage extraordinaire. Il me présente un tas de gens. Ca fait six mois que je bois mes vins blancs au même endroit et mes premiers mots avec le barman ont été « C'est un berger loup ? ». Le mieux, c'est que le barman est pas mal aussi pour un loup. Et que c'est pas un jaloux, évidemment, mon chien.